L’Unité de recherche MINEA (Migration Education et Interculturalité en Amazonie) et ses partenaires de la CTG et de la CACL, sont heureux de vous informer de la tenue de la conférence qui aura lieu jeudi 19 décembre à 18 h 30, à l’amphi A de l’UG. Pour introduire ce nouveau cycle, je traiterai de la question des effets du contexte migratoire sur les équilibres psychiques familiaux.
Voici le titre de la conférence : Quelles pratiques pour accompagner les familles et les adolescents en contexte migratoire ?
Voici l’argumentaire :
Dans notre exploration des rites de passages, nous nous sommes progressivement aperçus que pour certains jeunes gens, ce qui faisait le passage, ce qui marquait la fin de l’enfance, c’était le fait de quitter sa patrie natale. Aussi, pour introduire le cycle 2024-2025, cette communication portera sur la question de la migration comme passage. Nous explorerons les raisons pour lesquelles le contexte migratoire peut altérer les liens entre les membres de la famille. Durant cette conférence nous nous intéresserons aux ruptures invisibles qui peuvent se produire dans la relation parents-enfant. Cette rupture se dessine silencieusement quand il s’agit de faire grandir un enfant dans un pays aux mœurs différents de ceux du pays où on a soi-même grandi. Nous verrons que c’est souvent au moment de la puberté que cette rupture devient criante. L’examen de différentes situations cliniques aidera à comprendre comment le contexte migratoire peut altérer les relations familiales en affectant l’imaginaire des personnes. Des exemples nous mettrons en présence d’adolescents ne comprenant plus leurs parents et/ou ne se sentant plus compris par eux. Sur ce chemin, nous aborderons le cas de jeunes gens envoyés de force dans le pays d’origine de leurs parents avec l’idée qu’ils y seront mieux éduqués, qu’ils y grandiront mieux.
À partir d’exemples fournis par différentes vignettes cliniques nous analyserons la manière dont les imaginaires familiaux sont influencés par un contexte qui transforme le fonctionnement du groupe familial et affecte les liens en son sein. Il s’agira de comprendre pourquoi le contexte migratoire peut conduire certains parents à ne plus se sentir en capacité d’élever leur enfant. Nous discuterons ainsi des dynamiques qui mettent à mal les rapports familiaux. Nous nous intéresserons d’abord à la situation des parents, à leur propre expérience migratoire. Nous verrons que beaucoup peinent à faire le deuil du pays qu’ils ont quitté. Tandis qu’ils se cramponnent au passé, leur enfant s’adapte à un monde qui échappe à ses parents. Grandissant dans un pays aux mœurs inconnues des adultes, l’enfant se vivra parfois comme étranger à eux.
Nous verrons que ces incompréhensions donnant lieu à un sentiment d’étrangeté réciproque peuvent se solder par un conflit. Il s’agira d’en comprendre les tenants et les aboutissants pour essayer de saisir le rôle que les professionnels peuvent jouer et ce qui peut compliquer aussi leur mission d’accompagnement. S’ouvrira un questionnement concernant la posture des professionnels, parfois avant tout perçus comme des étrangers.
Par ailleurs, pour celles et ceux qui ne pourraient pas être présents à l’amphi, vous pourrez vous connecter sur le lien suivant : https://univ-guyane-fr.zoom.us/s/81477009629
Au plaisir de vous retrouver le jeudi 19 décembre à l’amphi A de l’UG !